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Refus de la CDC Habitat de nommer une résidence étudiante Maurice Audin
La Municipalité d’Aubervilliers juge inadmissible le refus de la CDC Habitat, filiale immobilière de la Caisse des dépôts, de nommer une résidence étudiante Maurice Audin.
La ville d’Aubervilliers accueille de nombreuses résidences universitaires et s’enorgueillit de l’arrivée sur son territoire d’étudiant-e-s en quête de nouveaux savoirs.
Donner un nom à ces espaces est un acte fort car il inscrit le bâtiment dans l’histoire de la commune.
C’est pourquoi la Municipalité a souhaité que la nouvelle résidence soit dénommée Maurice Audin.
Militant communiste français, brillant assistant en mathématiques à la faculté d’Alger, il fut arrêté par les parachutistes pendant la bataille d’Alger le 11 juin 1957 puis torturé à mort. Il avait 25 ans.
La CDC habitat s’est opposée à ce choix « souhaitant s’astreindre à des noms dépolitisés et consensuels ».
Il s’agit là d’un argument de circonstance. C’est ignorer tout d’abord que des noms deviennent consensuels parce que des choix politiques ont conduit à les mettre en avant.
Nelson Mandela serait resté un terroriste dans l’opinion internationale si des actrices et acteurs privés et publics, partout dans le monde, n’avaient pas brandi son nom comme étendard de la liberté.
C’est ensuite établir des différences de traitement incompréhensibles. Comment par exemple justifier l’appellation de la « Résidence Maurice Denis » située dans la ville du Raincy, du nom d’un peintre antidreyfusard, proche de l’Action Française et promu par le Régime de Vichy ? Dans ces conditions, où la CDC habitat place t-elle le curseur du « consensuel »?
Résolument engagée à faire connaître, notamment auprès des nouvelles générations d’étudiant-e-s, des figures emblématiques de luttes émancipatrices, la Municipalité maintient ses choix, celui d’Anne Franck pour l’une des résidences et Maurice Audin pour la seconde.
Elle demande à CDC habitat de les respecter.
La Municipalité