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Les travaux de la ligne 15 Est du métro sur le point de démarrer
Après de longs travaux préparatoires, le chantier de la ligne 15 du métro du Grand Paris Express rentrera dans sa phase opérationnelle en septembre avec la construction des gares et des ouvrages de service puis, à partir de 2026, le creusement du tunnel.
À terme, en 2031, Aubervilliers sera au cœur d’un réseau de transports urbains dense et développé, vital pour son développement.
Le Grand Paris Express (GPE) est un vaste réseau de métro qui comprend le prolongement de la ligne 14 au nord jusqu’à Saint-Denis – Pleyel et au sud
jusqu’à l’aéroport d’Orly (ouverture prévue fin juin 2024), la ligne 15 qui forme une rocade autour de Paris en passant notamment par Aubervilliers avec une bifurcation en direction de Noisy – Champs, la ligne 16 qui relie également Saint-Denis – Pleyel à Noisy – Champs mais avec un tracé plus à l’est, la ligne 17 qui se sépare de la ligne 16 au Bourget en direction de l’aéroport Charles-de-Gaulle jusqu’au Mesnil-Amelot, et la ligne 18 qui relie Versailles à l’aéroport d’Orly, au sud.
Toutes ces lignes seront mises en service par tronçons, périodiquement, jusqu’en 2031.
Un projet d’envergure
Les 23 kilomètres de la ligne 15 Est traverseront la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Avec ses 12 gares, qui possèdent presque toutes une correspondance avec le réseau actuel (métro, RER, tramway), 100 % accessibles aux personnes à mobilité réduite (comme toutes les gares du GPE), elle facilitera les déplacements quotidiens d’un bassin de population de 675 000 habitants répartis sur 13 communes.
« Avec des rames modernes, équipées du Wi-fi, qui rouleront de 55 à 65 km/h en moyenne plus rapide que le RER actuel , un passager de la ligne 15 pourra relier Mairie d’Aubervilliers à Champigny en 21 minutes contre 1 h 05 actuellement », affirme Jean-François Passedroit, responsable communication de la ligne 15 Est.
Pour mener à bien ce chantier colossal, la Société des grands projets (SGP), forte de son expérience sur les autres lignes du GPE, a décidé de confier la totalité de la ligne à deux groupements d’entreprises de travaux publics ; chacun d’eux étant responsable de la totalité des travaux de génie civil (creusement du tunnel, construction des gares), de l’aménagement intérieur des gares (mobilier, peinture, éclairage, escaliers mécaniques, ascenseurs, etc.) et des systèmes (pose des rails, électrification, systèmes de contrôle, sécurité incendie…) d’une moitié de la ligne. Ainsi, le macro-lot 15 Est-1 qui va de Champigny à Bobigny a été attribué au groupement COREA dirigé par Eiffage Génie Civil.
L’autre macro-lot 15 Est-2, qui relie Bobigny à Saint-Denis – Pleyel a été confié au groupement IRIS, mené par Bouygues Travaux Publics.
« Le groupement en charge de tout le chantier dispose d’une plus grande souplesse pour ajuster son organisation en fonction des aléas.
Il intègre toute la chaîne, de la maîtrise d’œuvre aux cabinets d’architectes. C’est un concepteur-réalisateur », précise Jean-François Passedroit.
Un chantier qui devrait créer de l’emploi, puisque le groupement s’est engagé à embaucher 20 % de salariés en insertion et à confier 20 % de l’activité du marché à des PME du territoire.
Préparer le terrain
À Aubervilliers, le groupement IRIS construira, outre le tunnel, 2 nouvelles gares (Mairie d’Aubervilliers et Fort d’Aubervilliers) et 4 ouvrages de service (Puits Agnès, Chemin Vert, Docteur-Pieyre et Rue de la Maladrerie).
Ces ouvrages, indispensables à la sécurité du réseau et construits environ tous les 800 mètres, sont des « puits » qui servent aussi bien à la ventilation du tunnel qu’à l’évacuation des voyageurs en cas de problème, à l’écoulement des eaux de pluie ou comme postes de redressement électrique (car le métro fonctionne en courant continu).
Pour pouvoir creuser, il faut d’abord libérer l’espace souterrain en déplaçant tous les réseaux concessionnaires (eau, gaz, électricité, téléphone, chauffage urbain…) qui se trouvent sur le tracé de la ligne.
Opérés depuis plusieurs années, ces dévoiements sont quasiment terminés à Aubervilliers. En surface, il faut également libérer les zones d’emprise des travaux. Ce qui nécessite des diagnostics archéologiques préalables et des démolitions.
Plusieurs immeubles seront détruits à Mairie d’Aubervilliers, autour du square du Docteur-Pesqué. La SGP a acquis ces immeubles en amont. Le 3, rue Ferragus (entre les anciennes agences bancaires Société Générale et LCL) et le 14, rue de la Commune-de-Paris ne seront pas démolis en raison de leur intérêt patrimonial.
Vidés le temps des travaux, ces petits immeubles seront ensuite réhabilités et bénéficieront d’une seconde vie à partir de 2031.
Le foyer Ambroise-Croizat, côté avenue Victor-Hugo, va être détruit, tout comme le presbytère de la rue de la Commune-de-Paris.
Quelques démolitions (un ancien garage automobile et trois petits immeubles délabrés) sont prévues pour la construction de l’ouvrage de service Chemin Vert en face de l’école Frida-Kahlo.
Enfin au Fort d’Aubervilliers, c’est l’ancienne construction modulaire du Métafort qui va disparaître.