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Campagne annuelle de dératisation du 22 mai au 23 juin
La Ville d’Aubervilliers s’apprête à mener une grande campagne de dératisation.
Une opération menée en collaboration avec le Service communal d’Hygiène et de Santé et différents partenaires de la Ville, vise à réguler la présence des rongeurs sur tout le territoire.
La municipalité, soucieuse de préserver l’hygiène et la santé publique, mènera à l’issue de cette campagne, un bilan qui servira à optimiser les prochaines opérations anti rats.
Les rats font, dans toutes les grandes métropoles, l’objet de multiples reportages inquiétants à la télévision et dans la presse. Sont-ils plus nombreux que par le passé ? « Nous ne disposons pas de données sur le sujet, répond Sandrine Grynberg-Diaz, Conseillère municipale déléguée en charge de la Santé environnementale. Mais je ne le pense pas. Je suis convaincue, en effet, qu’ils sont plus visibles lorsqu’il y a des travaux dans la ville ou chez les particuliers. Les vibrations les délogent parfois des cavités souterraines où ils vivent et les font remonter à la surface à la recherche de nouveaux abris. » Pourtant, les actions de dératisation sont essentielles dans tous les environnements urbains denses, « à la fois pour des questions de salubrité et de santé publique », justifie l’élue.
Risques sanitaires
La question divise. D’un côté, il y a les musophobes, les gens qui ont une peur panique et incontrôlée des rongeurs, et qui imaginent le pire dès qu’ils entraperçoivent la queue d’une souris. De l’autre, on trouve les défenseurs les plus acharnés de la cause animale, qui suggèrent de renoncer à éliminer les rats et de reconnaître leur utilité comme « auxiliaires dans la gestion des déchets en ville ».
Qu’en disent les scientifiques ? L’été dernier, l’Académie nationale de médecine a tenu à rappeler que le rat « est la plus nuisible des espèces commensales [se nourrissant des déchets] de l’Homme » en raison de sa forte propension à proliférer et de sa capacité à transmettre des bactéries pathogènes, la leptospirose et la salmonellose notamment, des virus et des parasites. La société savante conseille ainsi aux municipalités d’entreprendre « de vigoureuses campagnes de dératisation en liaison avec les syndics et les bailleurs [...] chaque fois qu’une surpopulation de rongeurs est constatée. »
Actions coordonnées
La Ville a justement planifié une campagne de dératisation de grande ampleur qui s’étalera sur un mois entre le 22 mai et le 23 juin prochains.
L’originalité ? « Nous avons travaillé pour que la Ville agisse de concert avec d’autres acteurs clés du territoire, comme les bailleurs sociaux, le département de la Seine-Saint-Denis pour les collèges et les lycées, et Plaine Commune pour les réseaux d’assainissement et les parcs et jardins », souligne Nouria Nedjar, Ingénieure Santé et Environnement au Service communal d’Hygiène et de Santé.
Des actions de dératisation ont déjà été menées par le passé mais c’est la première fois qu’une action est coordonnée avec autant de partenaires pour plus d’efficacité.
Les syndics de copropriétés, les entreprises privées et les établissements qui disposent d’une emprise foncière importante sur le domaine communal, comme Veolia Environnement ou comme l’Hôpital Européen de Paris (ex-hôpital La Roseraie), ont aussi été invités à faire intervenir leurs prestataires de dératisation sur cette même période.
Les commerçants et les habitants doivent de leur côté faire dératiser leurs locaux, leurs cours, leurs jardins ou leurs voies privées sur ce même créneau pour accroître et compléter l’action publique locale. L’objectif de la Ville est de faire drastiquement baisser la prolifération des rats avant la saison estivale propice aux fêtes et aux repas en plein air et qui génèrent, dans certains cas, des déchets qui nourrissent les rongeurs...
Pour ce qui est de la méthode privilégiée, le prestataire choisi par la Ville pour cette campagne va dans un premier temps déposer des boîtes d’appâtage et des produits raticides. Ce sont des anticoagulants qui provoquent des hémorragies internes et la mort des rats qui les ingèrent. Ces boîtes seront disséminées sur tout le domaine communal (bâtiments municipaux, écoles élémentaires, équipements sportifs...), en ciblant prioritairement les locaux à poubelles, les caves et les espaces les plus difficilement accessibles.
L’entreprise effectuera 10 jours plus tard un second passage, et une visite de suivi, de façon à identifier les sites les plus sensibles (et donc à les surveiller de près dans les mois à venir).
« Nous avons choisi des boîtes d’appâtage fermées, que seuls les professionnels savent ouvrir rapidement, disposées à dessein dans des endroits isolés, où les enfants ne vont pas, explique Stéphane Fernandes, Directeur du Service communal d’Hygiène et de Santé. Pour éviter que les rats, qui sont intelligents, comprennent la dangerosité des appâts lorsque leurs congénères meurent, nous avons aussi décidé d’utiliser cette année des biocides qui entraînent la mort de l’animal sous sept jours contre trois jours précédemment. »
Agir sur les causes
Les indicateurs collectés par le Service communal d’Hygiène et de Santé, entre autres à partir des signalements effectués par les employés municipaux ou par les habitants, permettront d’évaluer a posteriori, dès le mois de juillet, l’efficacité du produit et de toute la campagne de dératisation.
Ce bilan servira à optimiser les prochaines opérations antirats.
L’action collective et coordonnée est essentielle pour enrayer la prolifération des nuisibles. « Trop souvent, les personnes qui rencontrent ce problème chez eux se taisent car ils craignent les amalgames qui pourraient être faits entre la présence de rats et une suspicion de négligence en matière de propreté, regrette Sandrine Grynberg-Diaz.
Or c’est faux. On sait que tout le monde peut avoir des rats ou des souris dans tous types de logements, en appartement comme en pavillon. Il ne faut pas hésiter à en parler pour pouvoir faire cesser la nuisance. »
Les experts du Service communal d’Hygiène et de Santé entendent aussi profiter de cette campagne de dératisation pour identifier les causes environnementales qui favorisent la prolifération des rongeurs et définir ainsi les actions à mener sur tous les facteurs propices à leur présence en surface. « C’est évidemment très utile de mettre un poison » , relève l’élue. Mais le plus important est d’essayer de comprendre comment les rats ont pu, à un moment donné, s’installer à un endroit et comment on peut optimiser l’environnement pour qu’ils ne reviennent pas », ajoute-t-elle.
Parmi les problèmes les plus récurrents, il y a les fuites d’eau, ou les arrosages trop abondants, qui aident les rats à étancher leur soif.
Quelques pistes en vue
On peut également trouver des sacs-poubelle ouverts ou mal fermés qui leur servent de garde-manger, ou encore les terriers et cavités d’habitations qu’ils utilisent pour nicher...
Ces défauts, parfois complexes à localiser ou à caractériser, doivent être corrigés rapidement. Enfin, un autre levier pour la Ville consiste à trouver des accords avec les enseignes de restauration rapide dont les emballages et les restes de repas des clients se retrouvent sur la voie publique, à la merci des surmulots.
Une première convention de ce type a été signée avec le restaurant McDonald’s fin 2022. Cependant, d’autres pourraient suivre prochainement.