Ici et là, naissants, émergent de petits figuiers, de la menthe, de l’armeria, des campanules des murailles…

« La violence visuelle de l’ancien parking est nettement adoucie », sourit une habitante conviée avec ses voisins, le 6 octobre dernier, au pot de fin de chantier de végétalisation de la grande dalle, au pied de la résidence des Joyeux et de la cité de la Maladrerie.

Entre les fragments de bitume, il y a désormais de la terre, de la verdure et la promesse d’une floraison colorée au printemps. Les riverains sont soulagés. Ils étaient pressés d’en finir le spectacle de désolation de la grande étendue vide, cabossée.

L’agence paysagiste Wagon Landscaping et l’habitante et artiste Sylvie Da Costa, mandatés par l’OPH (Office public de l’Habitat), ont œuvré pendant 5 jours, sur le modèle du jardin de rocaille. Ils ont planté soigneusement 2000 pousses d’espèces fleuries, d’arbustes, choisis pour être adaptés aux territoires escarpés et à un entretien réduit.

Car pas question de retirer les morceaux de bitume. L’OPH avait procédé à la destruction de l’enrobé il y a plus d’un an, suite aux plaintes d’habitants excédés par d’importantes nuisances sonores la nuit. Ce qui a, aux yeux de bon nombre, le mérite d’avoir garanti le silence en rendant le terrain impraticable.

« Ca rend optimiste »
Spectacle désolé mais calme nocturne... Comment s’en sortir? ’’La nature qui sort ainsi du désordre, ça rend optimiste’’, lance médusé un habitant en observant les pousses fraichement plantées. ’’C’est joli. J’aimerai bien qu’on puisse se promener autour’’, ajoute une autre. "Pour l’instant, on conserve la clôture et le jardin ne sera pas accessible’’, précise l’OPH.

’’A plus long terme, le devenir de cet endroit n’est pas tranché dans le cadre du programme de rénovation urbaine en cours’’, ajoute de son côté l’élu Antoine Wohlgroth.

En attendant, en bénéficiant des arrosages naturels, les jeunes pousses vont grandir petit à petit sur leur nouvel habitat.

NA
Photos : Willy Vainqueur, NA