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30 ans qu’on m’édite !

Joyeux Aubermensuel ! Le mensuel d’informations locales est édité pour la première fois
en décembre 1986. Trois décennies plus tard, voilà l’occasion d’évoquer par touches
« impressionnistes » ce qu’est ce journal… Mais aussi de donner votre avis sur son contenu via un questionnaire en ligne.

Il va faire froid cet hiver 1986. Mais dans les rues de Paris, l’actualité est chaude, les lycéens d’Aubervilliers manifestent avec des milliers d’autres étudiants contre la loi Devaquet.
Ça vous dit quelque chose ? L’info nationale rejaillit dans le local, Aubermensuel
de janvier 1987 titre ainsi « Accrochés les lycéens !  » en Une, la municipalité d’alors
soutient, et il est aussi question des marchands de sommeil qui sévissent au Landy
dans ce numéro 2 du journal. Un mois plus tôt s’est écrit l’acte de naissance du magazine qui choisit La Maladrerie – tout juste inaugurée ! – pour sa couverture en couleur, quand toutes les autres photos et la quasi totalité des 48 pages paraissent en noir et blanc…
C’est parti, le maire Jack Ralite a donné le feu vert à un mensuel d’informations locales associatif, réalisé par des journalistes professionnels, ce qui relève d’une audace et d’une exception dans le paysage de la presse municipale.

La maquette d’Aubermensuel se perd dans le métro

A l’époque, tout cela se fabrique à l’ancienne, relève d’un travail d’orfèvre : « Chaque
mois, il fallait aller le livrer matériellement à l’imprimerie située alors aux Buttes-Chaumont. Un jour, un dessinateur du journal, en charge de la livraison, a oublié la maquette du mensuel dans le métro : il a fallu le refaire en deux jours ! », se souvient Patrick Despierre, maquettiste des débuts de l’aventure.
Parmi les gens qui firent Aubermensuel, il en est encore pour y oeuvrer aujourd’hui,
pas vrai Willy Vainqueur ?
L’emblématique photographe que tout le monde connaît, rien – presque rien – de ce qui concerne l’actu de la ville ne lui a échappé.
Son objectif a tout vu, en argentique puis en numérique, mais l’homme n’en reste
pas moins ému : « Une de mes plus belles émotions, c’est lorsque j’ai suivi Saïd
Bennajem [le boxeur] en championnat d’Europe à Londres. L’excitation de la
boxe, beaucoup de monde derrière Saïd, et puis il perd en finale !
 »
Saut dans le temps, on est déjà dans les années quatre-vingt-dix et Aubermensuel
est passé au format tabloïd, Willy mitraille sec, et Maria Domingues turbine à fond
le traitement de ses textes.
L’actuelle rédactrice en chef a également débuté ici avec le lancement du mensuel et elle en a vu de belles, arpentant les cours et arrière-cours pour maîtriser jusqu’au moindre centimètre carré l’épiderme de sa ville : « Au début, je démarchais la publicité pour le journal. J’ai visité pratiquement toutes les enseignes. Un jour, un rédac’chef m’a mis le pied à l’étrier de l’écriture parce qu’il aimait bien ma façon de lui raconter la ville ».
Pour raconter la ville justement, on a aussi recours à des pigistes, photographes ou
rédacteurs, qui apportent de la fraîcheur à l’affaire. Comme le p’tit dernier de 21 balais, Ilyes Ramdani : « C’est le seul journal qui rentrait à la maison. Il fait partie des
medias qui m’ont amené au journalisme.
 »
Veinard, il a aussi eu sa photo dans l’extabloïd qui, lorsque Aubervilliers change
de majorité en 2008, est redevenu un magazine de 32 pages mais en couleur…
Noir et blanc, couleur, jeunes contributions (dessins et Une de Berthet One), des
signatures prestigieuses ont également magnifié les rubriques d’Aubermensuel :
l’affiche de Wolinski en Une, les portraits sensibles de Didier Daeninckx et pardon
de ne pas pouvoir citer tout le monde...
Pour la maire, Mériem Derkaoui, « ce journal à qui nous avons confié la mission
d’informer la population a su créer du lien entre la ville et ses habitants. C’est un vrai
journal de proximité, c’est là une de ses qualités.
 »
2017 se profile.
Aubermensuel a 30 ans mais ne tient pas à s’autocélébrer pour autant. En 2006, la rédaction avait sollicité ses lecteurs « pour passer le journal à la moulinette » écrivions-nous.
A nouveau, Aubermensuel vous saurait gré de l’aider à mieux répondre à vos attentes, en répondant au questionnaire ci-contre.
Dites-nous et l’on méditera…

Eric Guignet

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