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S’écouter pour mieux aider

Un groupe de parole pour être écouté et soutenu.

Gisèle s’occupe au quotidien de sa fille handicapée. Un jour, la conseillère en économie sociale et familiale lui a parlé du groupe de parole pour aidants familiaux, mis en place par la Ville. Elle a pensé : « Parler, et alors ? Cela ne résoudra pas les problèmes ».
Mais elle est venue, et revenue. Aujourd’hui, elle a souhaité témoigner, comme d’autres participants. Dont Nora, pour qui « il est important que d’autres aidants, qui ne connaissent pas le dispositif, le découvrent et sachent ce qu’il peut apporter ».
Un voeu collectif a été formulé lors de la séance de fin d’année.
Elles pensent ainsi aux hommes et femmes (plusieurs centaines sur la ville) qui aident
un conjoint, parent, enfant, à l’autonomie entamée par la maladie ou le handicap.
« Cela peut être lourd sur plan physique et moral. L’isolement, l’épuisement conduisent certains aidants à tomber eux-mêmes malades. Pourtant, beaucoup subissent en silence les difficultés  », explique Roselyne Busset, responsable de la Coordination de l’autonomie (Pôle gérontologique/ Clic et Coordination municipale du handicap).
Le service municipal a répondu, en 2013, à l’appel à projet de la Caisse
nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour monter ce groupe de parole.
Depuis, les séances sont organisées une fois par mois, avec son soutien financier.

« Je dis ce que j’ai vraiment sur le coeur »

« Ce sont des moments de liberté », souligne Gisèle. Les participants de tout âge
viennent sans inscription, sur tout ou partie de la séance. Ils abordent les sujets qu’ils
souhaitent, en présence de la psychologue.
La confidentialité est assurée. « En famille, je garde pour moi. Avec le groupe, je dis
ce que j’ai vraiment sur le coeur. Je ne suis plus seule
 », confie encore Nora. Sans jugement, avec écoute et bienveillance, les difficultés sont partagées. « En comprenant que d’autres souffrent autant ou plus que moi, j’ai relativisé ma situation », pointe une participante, qui en a profité pour reprendre de l’assurance. « J’ai beaucoup douté de mes compétences », lâchet-elle.
Certains ont pu, également, se frayer un chemin vers un meilleur équilibre. « Les aidants ont tendance à ignorer leurs propres besoins, submergés par la prise en
charge ou par culpabilité. Ces séances peuvent les conduire à garder un peu de temps pour eux
 », pointe l’équipe.
Un peu de temps ? Cette retraitée se réserve le lundi, ce monsieur joue aux cartes une fois par semaine, cet autre a accepté l’idée d’une aide à domicile pour le ménage... « Parfois, penser à soi c’est simplement faire ses courses serein, en écartant de son esprit l’inquiétude de ce qui peut arriver », ajoute l’équipe avec un message, « Ne vous oubliez pas, prenez soin de vous ». Participer au groupe de parole, c’est déjà un premier pas.

Naï Asmar

PROCHAINES SÉANCES

Lundi 5 mars, de 9 h 30 à 11 h 30
Coordination de l’autonomie
5 rue du Dr Pesqué Tél. : 01.48.11.21.92/93
Gratuit et sans inscription